La police sénégalaise a mis fin, ce week-end, à une fête privée dans un appartement de la cité Kalia, à Dakar. Seize individus, âgés de 18 à 36 ans, ont été arrêtés. Selon les premières informations, les agents soupçonnent une rencontre à caractère sexuel entre hommes, une pratique toujours criminalisée au Sénégal.
Les faits
L’intervention a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche après un signalement d’habitants du quartier. Les policiers ont pénétré dans l’appartement où se déroulait la réunion et ont interpellé seize participants.
Parmi eux, des étudiants, footballeurs, artistes, tailleurs, danseurs, conducteurs de moto-taxi et même un mécanicien. Les agents auraient également saisi des téléphones, de l’alcool et divers effets personnels.
Les suspects ont été conduits au commissariat de la localité pour audition. Une enquête a été ouverte pour déterminer les faits exacts et leur éventuelle qualification pénale.
Un cadre légal toujours répressif
Au Sénégal, les relations sexuelles entre personnes de même sexe demeurent interdites par l’article 319 du Code pénal, qui punit les « actes contre nature » de peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.
Cette législation, héritée de la période coloniale, reste fermement appliquée, malgré les appels récurrents des organisations de défense des droits humains.
Des associations locales, comme Human Rights Watch ou Amnesty International, dénoncent régulièrement des arrestations arbitraires et des traitements humiliants envers les personnes accusées d’homosexualité. De leur côté, les autorités invoquent la préservation des valeurs culturelles et religieuses pour justifier la fermeté de la loi.
Réactions partagées
L’affaire suscite des réactions contrastées sur les réseaux sociaux.
Certains citoyens expriment leur soutien à l’action policière, affirmant qu’elle reflète la loi en vigueur. D’autres, en revanche, y voient une violation des libertés individuelles et réclament une réforme du cadre juridique afin de mieux protéger la vie privée et la dignité humaine.
Des juristes soulignent que la question dépasse le seul cadre moral : elle interroge la compatibilité du droit sénégalais avec les principes universels des droits de la personne reconnus par les conventions internationales.
Une question de société
Le débat sur les droits LGBTQ+ reste sensible au Sénégal, où la société demeure majoritairement conservatrice sur ces questions.
Entre tradition, religion et évolution sociale, le pays se trouve à la croisée des chemins : maintenir une législation restrictive ou s’ouvrir à des réformes plus inclusives, à l’image d’autres pays africains qui amorcent des changements.
Et vous ?
Pensez-vous que le Sénégal devrait revoir ses lois pour mieux garantir la liberté et la vie privée de tous les citoyens, quelle que soit leur orientation ?
Partagez votre avis dans les commentaires la discussion est ouverte.