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Mukaz 01 mars 2025

France : Logement contre faveurs, des étudiantes piégées par des propriétaires abusifs

France : Logement contre faveurs, des étudiantes piégées par des propriétaires abusifs
La crise du logement en France touche particulièrement les personnes en situation de précarité, et parmi elles, de nombreuses étudiantes. Face à leurs difficultés, certains propriétaires profitent de leur détresse en proposant un hébergement en échange de services sexuels.

Une offre trompeuse qui vire au cauchemar



À 21 ans, Taïna cherchait un logement à faible coût après avoir quitté le domicile familial. Lorsqu'elle trouve une annonce sur un réseau social début février, un homme lui propose une chambre à Metz sans loyer ni bail, mais avec certaines conditions. "Il m’a dit qu’il avait besoin de quelqu’un pour garder ses enfants", raconte-t-elle. Cependant, la situation prend une tournure inattendue dès le premier soir. "Il m’a dit : 'Ce soir, tu viens dans mon lit, tu me fais une fellation'." Choquée et piégée, elle subit plusieurs jours de pression avant de trouver une issue.

Sa mère, bouleversée, témoigne de son impuissance face à cette situation. "Savoir que ma propre fille a vécu ça, enfermée sans pouvoir s’en sortir, c’est inimaginable", confie-t-elle.



Des propositions ambiguës mais bien réelles



Ce genre de pratique repose souvent sur des annonces aux termes vagues mais évocateurs. On peut ainsi lire des offres de "colocation pour femme ouverte d’esprit" ou "logement avec balcon pour jeunes femmes en difficulté financière". Derrière ces formulations trompeuses se cachent parfois des propositions bien plus explicites une fois le premier contact établi.

Un hébergeur interrogé sur ce type d’offre assume totalement ses intentions. "Ce n’est pas une transaction, c’est un mode de vie. Je parle bien de rapports sexuels", affirme-t-il.



Une impunité préoccupante



Même si ces pratiques peuvent être qualifiées d’abus de faiblesse, de harcèlement sexuel ou encore de proxénétisme, les condamnations restent rares. Les responsables encourent pourtant jusqu’à sept ans de prison et 375 000 euros d’amende. Mais la majorité des victimes ne portent pas plainte, freinées par leur situation précaire et le parcours judiciaire complexe.

"Les femmes sans logement ou en hébergement d’urgence sont en mode survie. Entre chercher un repas, appeler le 115 pendant des heures et engager une procédure judiciaire incertaine qui peut durer plusieurs années, la priorité est vite choisie", explique Manuel Domergue, spécialiste du logement social.

Les associations dénoncent ce problème depuis plus de 15 ans, mais faute de plaintes systématiques, il est difficile de mesurer l’ampleur réelle du phénomène.

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