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Mukaz 22 janvier 2025

Tensions diplomatiques : Ousmane Sonko répond fermement à Emmanuel Macron sur la souveraineté africaine

Une passe d’armes verbale s’est récemment déroulée entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, mettant en lumière des divergences profondes sur les questions de souveraineté et de sécurité en Afrique. Alors que M. Macron a affirmé que « qu’aucun pays africain ne serait aujourd’hui souverain si la France ne s’était déployée », Ousmane Sonko a répondu sans détour, dénonçant le rôle historique de la France sur le continent.

Une réponse sans équivoque



Lors d’un discours à Dakar, Ousmane Sonko n’a pas mâché ses mots. « La France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté. Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains », a-t-il déclaré. Cette prise de position traduit un mécontentement croissant envers ce que certains perçoivent comme un néocolonialisme persistant.

Le Premier ministre sénégalais a évoqué des épisodes historiques et contemporains où l’intervention française aurait, selon lui, davantage servi des intérêts étrangers que ceux des nations africaines. « Nous, Africains, devons reprendre en main notre destin et construire une véritable souveraineté. Il est temps de sortir de la dépendance », a-t-il ajouté, sous les applaudissements de l’assemblée.

Une déclaration controversée d’Emmanuel Macron



Les propos d’Emmanuel Macron, tenus lors d’une conférence sur la coopération internationale, ont suscité de nombreuses réactions sur le continent. En affirmant que la présence française en Afrique avait permis d’assurer la souveraineté des pays africains, le président français s’est attiré des critiques virulentes, non seulement au Sénégal, mais aussi dans d’autres nations francophones.

Ces déclarations interviennent dans un contexte où l’influence française en Afrique subit un recul notable, avec des retraits militaires de pays comme le Mali, le Burkina Faso et la Centrafrique, ainsi que des appels à la décolonisation économique et politique.

Un appel à l’autonomie africaine



Pour Ousmane Sonko, cette controverse dépasse les relations franco-sénégalaises et touche à une problématique plus large : l’émancipation africaine. « Nous saluons les partenaires qui respectent nos choix et notre souveraineté, mais nous ne pouvons plus accepter des discours condescendants ou paternalistes », a-t-il insisté.

Le Premier ministre a également appelé les dirigeants africains à renforcer la coopération intra-africaine pour répondre aux défis de sécurité, de développement économique et d’éducation. Il a souligné que des initiatives comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et des partenariats avec d’autres puissances émergentes pourraient offrir des solutions durables pour le continent.

Un climat de tensions croissantes



Cette escalade rhétorique entre Dakar et Paris reflète un climat de tensions plus globales entre la France et ses anciennes colonies. De plus en plus de voix s’élèvent pour demander un rééquilibrage des relations, marquées par des décennies de dépendance économique et militaire.

Pour beaucoup, les propos d’Ousmane Sonko résonnent comme un cri de ralliement pour une Afrique unie et souveraine. Cette prise de position pourrait renforcer son influence sur la scène politique africaine, tout en exacerbant les tensions avec l’ancienne puissance coloniale.

Alors que le débat sur l’avenir des relations franco-africaines se poursuit, une chose est claire : l’Afrique ne veut plus se contenter d’un rôle passif dans ses relations internationales.
#France #Afrique #Macron #Ousmane Sonko