Une réforme constitutionnelle controversée au Bénin
Les députés béninois ont voté, par 90 voix pour et 19 contre, un amendement constitutionnel portant la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans. Cette réforme, adoptée à une large majorité, marque un tournant institutionnel important dans l’architecture politique du pays.
Arguments en faveur de la prolongation
Les partisans de la réforme défendent l’allongement du mandat comme un moyen de donner plus de temps au président pour conduire des politiques de développement à long terme. Selon eux, un mandat de 7 ans permettrait de renforcer la continuité des projets structurants dans des secteurs clés comme l’infrastructure, l’éducation ou l’énergie. Certains avancent aussi que cette mesure va réduire la fréquence des élections coûteuses et potentiellement déstabilisantes.
Crainte d’un recul démocratique
Les détracteurs de l’amendement dénoncent un risque d’affaiblissement des contre-pouvoirs et un possible glissement vers une présidence surdimensionnée. Pour eux, augmenter la durée du mandat sans renforcer parallèlement les institutions de surveillance pourrait limiter la responsabilité du chef de l’État et réduire la capacité des citoyens à sanctionner un mauvais bilan. Plusieurs opposants voient dans cette réforme une volonté d’installer un pouvoir plus durable.
Réactions dans la société béninoise et à l’étranger
La mesure suscite des réactions mitigées dans la société béninoise. Si une partie de la population soutient l’argument du développement, d’autres redoutent un verrouillage des élites. Sur la scène internationale, des organisations de la société civile et des observateurs démocratiques interrogent l’impact d’une telle réforme sur la gouvernance locale et l’avenir de la démocratie béninoise.
Perspective pour le prochain mandat
Avec l’adoption de cette réforme, le prochain président élu au Bénin pourra théoriquement exercer deux mandats de 7 ans, portant à 14 années potentielles au pouvoir, selon les dispositions constitutionnelles. Cette évolution redonne du poids à la présidence dans un contexte où le Bénin cherche à affirmer sa stabilité politique tout en répondant aux attentes de croissance économique.
