La polémique enfle autour de la liberté d’expression en République démocratique du Congo. Le journaliste et animateur de télévision Israël Mutombo a révélé que le ministère de l’Intérieur lui aurait formellement interdit de recevoir des membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ainsi que ceux du mouvement Sauvons la RDC sur ses plateaux.
Cette révélation, faite lors de son émission, a suscité de vives réactions dans le paysage politique congolais. Selon Mutombo, les autorités auraient justifié cette mesure par des raisons de sécurité et de stabilité publique, estimant que la présence de cadres de ces formations pourrait « provoquer des tensions politiques ».
Le PPRD, parti fondé par l’ancien président Joseph Kabila, a vu son influence diminuer depuis la fin de son mandat en 2019, mais conserve encore une base militante solide. Quant au mouvement Sauvons la RDC, plus récent, il s’est positionné comme une force d’opposition critique vis-à-vis du régime actuel.
Plusieurs observateurs dénoncent une atteinte à la liberté de la presse et à la pluralité d’opinions. Des organisations de défense des droits des journalistes, dont l’Association congolaise des médias, ont appelé les autorités à « garantir un accès équitable aux médias pour tous les acteurs politiques, quelle que soit leur appartenance ».
Aucune déclaration officielle du ministère de l’Intérieur n’a encore été publiée à ce sujet. Mais cette affaire relance le débat sur la place des médias indépendants dans un contexte politique marqué par la méfiance entre le pouvoir et l’opposition.
