Une découverte majeure dans la vallée de l’Afar
Le 24 novembre 1974, une équipe de chercheurs franco-américaine dirigée par Donald Johanson mettait au jour, dans la région de l’Afar en Éthiopie, les restes d’un hominidé vieux de 3,2 millions d’années. Ce fossile, baptisé Lucy en référence à la chanson « Lucy in the Sky with Diamonds », appartient à l’espèce Australopithecus afarensis. Avec 52 os identifiés, le squelette reste l’un des plus complets jamais retrouvés pour une espèce aussi ancienne.
Un tournant pour la compréhension de la lignée humaine
Jusqu’à cette découverte, le débat restait vif sur l’ordre d’apparition de la bipédie, de l’augmentation du volume cérébral et des autres caractéristiques définissant les hominidés. Lucy a bouleversé ces certitudes : malgré un cerveau très petit, comparable à celui d’un chimpanzé, ses os de bassin et de jambes ont démontré sans équivoque une posture verticale et une marche bipède régulière. Cette conclusion a placé la bipédie au cœur de l’évolution humaine, bien avant l’émergence de capacités cognitives avancées.
Une représentante emblématique des Australopithèques
Lucy mesurait environ un mètre et pesait une trentaine de kilos. Elle appartenait à une espèce déjà adaptée à une vie mixte, capable de se déplacer au sol comme dans les arbres. Les Australopithecus afarensis, groupe auquel elle appartient, ont occupé l’Afrique de l’Est pendant près d’un million d’années et constituent aujourd’hui l’une des pierres angulaires pour comprendre les origines du genre Homo.
Des ossements qui continuent de produire du savoir
Cinquante et un ans après sa découverte, Lucy demeure une référence scientifique. Les études menées depuis les années 1970, enrichies par de nouvelles technologies comme la modélisation 3D et la microtomographie, ont confirmé la pertinence de cette trouvaille exceptionnelle. Les chercheurs y puisent encore des informations sur la locomotion, l’environnement, l’anatomie et le mode de vie de nos lointains ancêtres.
Un symbole pour l’Éthiopie et pour la science mondiale
Lucy n’est pas seulement un fossile : elle est devenue un emblème national en Éthiopie et un symbole de l’histoire humaine partagée. Sa découverte a contribué à renforcer l’importance de la vallée du Rift comme berceau de la lignée humaine et à stimuler des décennies de recherches sur le continent africain.
Un héritage scientifique durable
Demi-siècle après avoir été exhumée, Lucy continue d’alimenter la recherche et de fasciner le grand public. Son squelette partiel, conservé en Éthiopie, reste l’un des témoins les plus précieux de notre évolution, rappelant combien chaque fragment d’os peut transformer notre vision de l’humanité.
