Marseille : décès de Tommy Recco, figure sombre de l’histoire criminelle française
Tommy Recco, considéré comme le plus vieux détenu de France et l’un des prisonniers ayant passé le plus d’années derrière les barreaux, est mort jeudi à Marseille à l’âge de 91 ans. Son nom restera associé à deux affaires criminelles majeures qui ont marqué les années 1980, et pour lesquelles il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Originaire de Provence et ancien pêcheur, Recco avait d’abord été condamné en 1962 pour un premier homicide, avant d’être libéré après vingt ans de détention. Quelques années plus tard, il fut de nouveau accusé puis jugé pour deux séries de meurtres particulièrement violents : un triple homicide à Béziers en 1979 et un autre triple meurtre à Carqueiranne en 1980.
Malgré ses dénégations répétées jusqu’à la fin de sa vie, les cours d’assises l’avaient reconnu coupable des deux affaires en s’appuyant sur des indices concordants et plusieurs témoignages. Ses condamnations successives ont fait de lui l’un des rares détenus français cumulant deux peines de perpétuité incompressibles.
Transféré à de multiples reprises dans différents établissements pénitentiaires, Tommy Recco avait vu son état de santé décliner ces dernières années. Plusieurs demandes de libération conditionnelle ou de suspension de peine pour raisons médicales avaient été déposées, sans jamais aboutir, les experts estimant à chaque fois que le risque de dangerosité ne pouvait être totalement écarté.
Sa mort clôt l’un des chapitres les plus sombres de la chronique criminelle française contemporaine, marquée autant par les débats judiciaires autour de sa culpabilité que par la longévité exceptionnelle de son incarcération. Elle relance par ailleurs les discussions sur la fin de vie en prison, sujet récurrent dans les milieux judiciaires et pénitentiaires.
Sans mobilisation publique ni cérémonie annoncée, son décès intervient alors qu’il restait, pour beaucoup, un symbole de l’incompressibilité des peines les plus lourdes en France. Pour d’autres, il incarnait surtout l’ambiguïté d’une affaire jamais totalement éteinte, alimentée par ses déclarations contradictoires, ses recours tardifs et les zones d’ombre persistantes des dossiers.
