Un mur au Sud-Liban ravive les tensions entre Beyrouth et Tel-Aviv
Les tensions frontalières entre le Liban et Israël ont pris une nouvelle dimension après que Beyrouth a annoncé, le 15 novembre 2025, son intention de porter plainte devant le Conseil de sécurité des Nations unies. En cause : l’édification par Israël d’un mur dans une zone sensible au Sud-Liban, que les autorités libanaises jugent contraire aux résolutions internationales.
Selon la présidence libanaise, cette construction constitue une violation de la Ligne bleue, tracée par l’ONU en 2000 pour matérialiser le retrait israélien du Liban et servir de référence aux deux pays, toujours officiellement en état de guerre. Pour Beyrouth, le mur empiète sur des secteurs considérés comme libanais et menace l’équilibre déjà fragile d’une frontière marquée par des décennies d’incidents et de frictions. 
Les responsables libanais affirment que cette initiative israélienne s’inscrit dans une logique unilatérale qui complique davantage la tâche de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), chargée d’assurer le maintien de la stabilité dans la région. Plusieurs partis et figures politiques au Liban ont dénoncé une provocation, alors que le contexte régional demeure tendu, notamment en raison de la situation à Gaza et des échanges sporadiques de tirs entre Israël et le Hezbollah.
De son côté, Israël justifie la construction du mur par des impératifs sécuritaires, évoquant la nécessité de protéger ses localités frontalières et de prévenir les infiltrations. Tel-Aviv assure que l’ouvrage reste situé sur son territoire et qu’il respecte les délimitations reconnues par l’ONU, une position que conteste fermement Beyrouth. 
La plainte annoncée par le Liban ouvre une nouvelle phase diplomatique autour de ce dossier. Elle place le Conseil de sécurité face à la délicate tâche d’examiner les arguments des deux camps, alors que le risque d’escalade demeure élevé dans une région où chaque incident peut rapidement prendre une dimension militaire.
À court terme, les tensions pourraient peser davantage sur les efforts internationaux visant à contenir les affrontements le long de la frontière. Pour la population des villages du Sud-Liban comme pour les habitants des localités israéliennes voisines, l’inquiétude grandit à l’approche de l’hiver, période où la situation sécuritaire se montre souvent plus volatile.
