Depuis vendredi 31 octobre, de nombreux utilisateurs camerounais signalent ne plus avoir accès à Facebook et TikTok. Le blocage, observé dans plusieurs grandes villes comme Douala, Yaoundé et Garoua, intervient dans un climat politique marqué par de fortes tensions après la présidentielle du 12 octobre.
Selon de nombreux témoignages recueillis sur les réseaux sociaux, la coupure semble ciblée sur les deux plateformes les plus utilisées du pays. La majorité des internautes affirment désormais recourir à des réseaux privés virtuels (VPN) pour continuer à communiquer, partager des informations et suivre l’évolution de la situation politique.
Ce blocage survient alors que le candidat malheureux à la présidentielle, Issa Tchiroma Bakary, continue de revendiquer la victoire et d’appeler à des journées de "villes mortes". Ces appels, largement relayés via Facebook et TikTok, auraient motivé la décision des autorités de restreindre l’accès à ces réseaux pour limiter la propagation des messages d’opposition et les mobilisations en ligne.
Plusieurs organisations de défense des droits numériques, dont Access Now et Internet Without Borders, ont dénoncé une atteinte à la liberté d’expression. Elles rappellent que les coupures d’Internet ou le blocage des réseaux sociaux sont contraires aux engagements internationaux du Cameroun en matière de droits humains.
Le gouvernement camerounais n’a, pour l’heure, pas réagi officiellement à ces accusations. Ce n’est pas la première fois que le pays connaît de telles restrictions : en 2017, une coupure d’Internet de plus de trois mois avait touché les régions anglophones pendant la crise séparatiste.
