Un avertissement clair dans un contexte de tensions régionales
Martin Fayulu, figure de l’opposition congolaise, s’est publiquement opposé à toute initiative d’intégration économique régionale tant que la souveraineté nationale demeure fragilisée. Dans une déclaration diffusée mardi, il affirme qu’« aucun accord de prétendue intégration économique régionale ne peut être envisagé tant que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC sont bafouées ». Ses propos font écho à ceux du gouvernement, qui insiste lui aussi sur la nécessité d’un cadre sécuritaire stable avant d’engager toute avancée régionale.
Une prise de position ancrée dans la situation sécuritaire à l’Est
Cette sortie intervient alors que les violences persistent dans l’est du pays, en particulier dans les zones affectées par les avancées du M23 et la présence de groupes armés étrangers. Pour Martin Fayulu, discuter d’intégration économique ou de libre circulation dans la région alors que des pans du territoire restent instables relève d’une « incohérence politique » qui pourrait affaiblir davantage la position du pays dans les négociations régionales.
Un débat qui touche les relations avec les organisations régionales
La République démocratique du Congo entretient des liens étroits avec plusieurs institutions, notamment la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Les discussions autour d’un renforcement de l’intégration économique, y compris la facilitation des échanges et la coopération transfrontalière, sont régulièrement relancées. Mais pour une partie de la classe politique, ces discussions doivent être suspendues tant que la question de la sécurité nationale n’est pas résolue.
Le gouvernement sur une ligne similaire
La position de Martin Fayulu rejoint celle exprimée récemment par plusieurs responsables gouvernementaux, qui conditionnent les avancées régionales au rétablissement complet de l’autorité de l’État, particulièrement dans les territoires sous pression de groupes armés. Cette convergence rare entre majorité et opposition traduit la sensibilité du sujet dans un contexte de tensions prolongées.
Un enjeu politique et stratégique majeur
Au-delà des déclarations, le débat renvoie à une interrogation centrale : comment concilier ambitions d’intégration régionale et impératif sécuritaire ? Pour les autorités comme pour l’opposition, la priorité demeure la restauration de la souveraineté nationale. Tant que les combats se poursuivent dans l'Est, les perspectives d’intégration économique risquent de rester limitées.
