Le gouvernement congolais a annoncé ce vendredi 7 novembre son intention d’accélérer les opérations de démolition des constructions érigées sur les sites dits « non aedificandi » à Kinshasa. Cette décision vise à prévenir les risques d’inondations, un phénomène devenu récurrent dans la capitale à l’approche de la saison des pluies.
Selon le ministère de l’Urbanisme et Habitat, plusieurs quartiers de la ville ont vu se multiplier des habitations sur des zones marécageuses, des lits de rivières ou des terrains réservés à la canalisation des eaux pluviales. Ces constructions anarchiques, souvent illégales, aggravent les crues qui frappent régulièrement Kinshasa, causant des pertes humaines et matérielles importantes.
Les autorités locales affirment que cette campagne de démolition s’inscrit dans un plan global de prévention des catastrophes naturelles, élaboré en collaboration avec le ministère de l’Environnement et celui des Affaires foncières. Des équipes mixtes seront déployées pour identifier les habitations concernées et accompagner les familles vers des sites de relogement.
« Il ne s’agit pas d’une opération punitive, mais d’une mesure de protection pour sauver des vies », a déclaré un responsable de la coordination urbaine de Kinshasa. « Nous devons restaurer les zones naturelles d’écoulement des eaux et empêcher que les pluies ne se transforment en drames. »
Les habitants des zones ciblées appellent toutefois le gouvernement à privilégier le dialogue et à proposer des alternatives viables avant toute destruction. Certains dénoncent une politique jugée brutale, craignant de perdre leurs biens sans compensation équitable.
Cette initiative intervient alors que Kinshasa, mégapole de plus de 15 millions d’habitants, fait face à une urbanisation galopante et souvent non planifiée. Les épisodes d’inondations meurtrières enregistrés ces dernières années ont mis en lumière les limites de la gestion urbaine et la nécessité urgente d’un aménagement durable.
