Londres durcit le ton dans sa réforme migratoire
Le gouvernement travailliste britannique a accentué lundi la pression sur trois pays africains l’Angola, la Namibie et la République démocratique du Congo accusés de ne pas coopérer suffisamment à la réadmission de leurs ressortissants en situation irrégulière au Royaume-Uni. Cette mise en garde intervient à la veille de la présentation d’une vaste réforme migratoire voulue plus ferme et plus cohérente.
Un ultimatum d’un mois pour « améliorer la coopération »
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a jugé « inacceptable » le faible niveau de collaboration observé dans les procédures d’expulsion. Selon Londres, les trois États cités « ont un mois » pour démontrer leur volonté d’appliquer les accords de réadmission ou, à tout le moins, d’accélérer la délivrance des documents nécessaires au retour de leurs ressortissants.
Le secrétaire d'État à l’Asile et à la sécurité des frontières, Alex Norris, a indiqué que le Royaume-Uni ne laisserait plus « des partenaires peu coopératifs mettre en péril l’intégrité » de sa politique migratoire.
Des restrictions de visas comme levier diplomatique
Si les progrès ne sont pas jugés satisfaisants, Londres prévoit de réduire ou de suspendre certaines catégories de visas, notamment ceux liés au travail, aux études ou aux visites familiales. Le gouvernement estime que ces mesures sont devenues indispensables pour garantir l’efficacité des expulsions, considérées comme un élément clé de sa nouvelle stratégie.
Une politique migratoire sous tension
La question de la migration reste très sensible au Royaume-Uni, malgré plusieurs réformes menées ces dernières années. Le gouvernement travailliste entend montrer qu’il peut conjuguer fermeté et humanité, tout en rassurant un électorat préoccupé par les arrivées irrégulières et la gestion des demandes d’asile.
Les pays visés n’ont pas encore réagi
Ni l’Angola, ni la Namibie, ni la RDC n’avaient officiellement commenté l’annonce au moment de sa publication. Ces États dénoncent régulièrement des procédures d’expulsion qu’ils jugent parfois opaques, ainsi que des tensions diplomatiques nées de critères jugés discriminatoires dans l’octroi de visas britanniques.
Une décision qui pourrait tendre les relations
La menace de restrictions intervient dans un contexte plus large de resserrement migratoire en Europe et pourrait compliquer les relations bilatérales, notamment avec la RDC, dont les diasporas installées au Royaume-Uni jouent un rôle économique notable. Les prochains jours seront déterminants pour mesurer la portée réelle de cet ultimatum diplomatique.
