Le président camerounais Paul Biya a officiellement prêté serment, ce jeudi 6 novembre 2025, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès. À 92 ans, l’homme d’État le plus âgé encore en exercice sur le continent africain entame ainsi son huitième mandat consécutif, 43 ans jour pour jour après son arrivée au pouvoir.
La cérémonie, organisée au palais de l’Unité à Yaoundé, s’est déroulée sous haute surveillance sécuritaire. Plusieurs chefs d’État africains et représentants diplomatiques y ont pris part, dans un climat politique tendu marqué par des contestations post-électorales. L’opposition continue de dénoncer un scrutin « ni libre ni transparent », malgré la validation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel.
Dans son discours d’investiture, Paul Biya a promis de « préserver la paix et la stabilité du Cameroun », tout en appelant à « la cohésion nationale face aux forces de division ». Il a également réaffirmé son engagement à poursuivre les réformes économiques et à renforcer la lutte contre le terrorisme dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Cependant, dans les rues de Douala, Bafoussam et Yaoundé, des appels à manifester ont été lancés par plusieurs mouvements citoyens, dénonçant la longévité du pouvoir et la fermeture de l’espace politique. Des interpellations ont été signalées par des ONG locales.
Avec cette nouvelle prestation de serment, Paul Biya consolide son statut de dirigeant historique du Cameroun, symbole d’une continuité politique rare en Afrique, mais aussi d’un modèle contesté par une partie de la population, qui réclame une alternance démocratique.
