Des scores électoraux exceptionnellement élevés
Depuis 2021, plusieurs pays africains ont enregistré des résultats électoraux marqués par des pourcentages de victoire supérieurs à 89 %. Ces scores, rarement observés dans des systèmes politiques pluralistes, alimentent régulièrement les débats autour de la transparence des scrutins, du rapport entre pouvoir et opposition, ainsi que des conditions d’organisation des élections sur le continent.
Parmi ces présidents, le Rwandais Paul Kagame domine la liste, avec un résultat de 99,15 % lors de la dernière présidentielle. Ce score, parmi les plus élevés recensés dans le monde contemporain, attire l’attention des observateurs internationaux, notamment en raison du contexte politique rwandais, marqué par un contrôle fort du paysage partisan.
Paul Kagame et un score hors norme à l’échelle mondiale
Réélu avec 99,15 % des suffrages, Paul Kagame se place nettement en tête des dirigeants africains ayant obtenu les scores les plus élevés depuis 2021. Au Rwanda, ce résultat s’inscrit dans une continuité politique, alors que Kagame dirige le pays depuis la fin des années 1990 et bénéficie d’un soutien institutionnel important. Le scrutin a été présenté par les autorités comme la confirmation d’une stabilité politique et d’un programme de développement soutenu.
Ce type de score interpelle toutefois plusieurs organisations de défense des droits humains et institutions internationales, qui rappellent l'importance des conditions d’un vote libre et compétitif pour en garantir la légitimité. Le gouvernement rwandais, pour sa part, met de l’avant la forte participation et le soutien populaire au chef de l’État.
Une tendance observée dans plusieurs pays du continent
Paul Kagame n’est pas un cas isolé. Depuis 2021, des résultats supérieurs à 89 % ont été observés dans d’autres pays africains, souvent dans des contextes politiques marqués par une domination du parti au pouvoir, une opposition affaiblie ou des scrutins contestés. Ces scores très élevés traduisent un modèle électoral où la compétition politique reste limitée, même si les États concernés affirment le contraire.
Les analyses des observateurs électoraux soulignent fréquemment des défis persistants liés à la transparence, à la liberté d’expression et à l’accès équitable aux médias, trois éléments clés du fonctionnement démocratique.
La perception internationale et les enjeux démocratiques
À l’échelle mondiale, les scrutins attribuant plus de 90 % des voix à un candidat sont rares et souvent associés à des systèmes politiques verrouillés. En Afrique comme ailleurs, ces résultats alimentent des interrogations sur l’état des institutions démocratiques et la qualité du pluralisme politique.
Les organisations internationales, dont l’Union africaine ou les Nations unies, insistent régulièrement sur la nécessité de renforcer les commissions électorales indépendantes, de garantir la sécurité des candidats et de protéger les droits civiques des électeurs.
Une tendance qui questionne l’avenir politique du continent
Si ces résultats témoignent de la force politique de certains dirigeants, ils soulèvent aussi des enjeux majeurs : renouvellement des élites, participation citoyenne, confiance dans les institutions et respect des normes électorales. Les prochaines échéances électorales diront si cette tendance se confirme ou si de nouveaux espaces d’ouverture démocratique émergent.
