Le ministère de la Justice russe a officiellement ajouté Human Rights Watch (HRW) à la liste des organisations qualifiées d’« indésirables » sur le territoire russe. Cette décision interdit à l’ONG de mener toute activité en Russie, et expose à des poursuites pénales toute personne ou entité qui collaborerait avec elle.
HRW, connue pour ses enquêtes sur les violations des droits humains en Russie depuis l’époque soviétique, avait déjà dû fermer son bureau de Moscou en 2022. Toutefois, l’interdiction formelle de travailler sur le territoire marque une nouvelle escalade dans la répression des voix critiques.
Dans un communiqué, le directeur exécutif de l’ONG a dénoncé un « durcissement total » des politiques répressives du gouvernement russe, ainsi qu’une montée spectaculaire des violations liées à la guerre en Ukraine et à la répression interne. Il affirme que ce choix politique ne mettra pas fin au travail de documentation des abus, mais appelle à un renforcement des efforts internationaux pour préserver l’accès à l’information sur les droits humains en Russie.
Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, les autorités russes ont multiplié les mesures visant à museler les médias indépendants, les ONG et les organisations de défense des droits. La désignation d’HRW s’inscrit dans ce cadre répressif, aux côtés d’autres organismes déjà bannis, comme des ONG environnementales, des médias étrangers ou des groupes anticorruption.
En bannissant HRW, Moscou s’assure non seulement de faire taire l’un des observateurs les plus réputés des violations des droits dans le pays, mais envoie aussi un signal fort à toute organisation ou individu susceptible de documenter ou dénoncer des abus.
