Depuis plusieurs semaines, la grande ville d’El-Fasher, capitale du Darfour du Nord, vit sous la domination des forces paramilitaires du général Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemeti ». Après dix-huit mois de siège, la ville est tombée entre les mains des Forces de soutien rapide (FSR), plongeant ses habitants dans un cauchemar humanitaire presque invisible aux yeux du monde.
Les combats entre les FSR et l’armée régulière soudanaise ont dévasté la région. Des milliers de civils ont été tués, d’autres contraints à la fuite. Les témoignages évoquent des exécutions sommaires, des pillages et une famine galopante. Malgré les alertes des ONG et de l’ONU, la situation humanitaire se dégrade de jour en jour, sans que la communauté internationale ne parvienne à imposer un cessez-le-feu durable.
Cette tragédie rappelle douloureusement les massacres du début des années 2000, lorsque le Darfour avait été le théâtre d’une guerre ethnique ayant causé plus de 300 000 morts. Mais cette fois, les réactions occidentales se font plus discrètes. Les chancelleries, absorbées par d’autres crises internationales, se contentent d’appels à la retenue restés sans effet.
À El-Fasher, les infrastructures sont à l’arrêt : les hôpitaux manquent de médicaments, l’eau potable se fait rare et les organisations humanitaires peinent à accéder à la ville. « C’est une catastrophe silencieuse », déplore un représentant du Croissant-Rouge soudanais cité par France 24 et BBC Afrique.
Alors que le conflit entre les forces du général Hemeti et celles du général Abdel Fattah al-Burhan continue de fragmenter le pays, les civils du Darfour du Nord restent pris au piège d’une guerre oubliée. L’histoire semble se répéter, dans une indifférence toujours plus pesante.
Sources : France 24, BBC Afrique, ONU.
