Un mois d’octobre marqué par une violence persistante
En République démocratique du Congo, le mois d’octobre a été particulièrement meurtrier dans l’est du pays, où plusieurs groupes armés ont intensifié leurs attaques contre les populations civiles. Selon un rapport publié par le centre de recherche Ebuteli, au moins 124 civils ont été tués en l’espace de trente jours.
Les régions du Nord-Kivu, de l’Ituri et du Sud-Kivu continuent d’être parmi les plus touchées par l’insécurité chronique qui entrave toute tentative de stabilisation durable. Les tueries se succèdent malgré la présence de l’armée congolaise et des forces régionales.
L’ADF, groupe le plus meurtrier du mois
Les Forces démocratiques alliées (ADF), affiliées à l’État islamique, arrivent en tête des groupes armés les plus meurtriers. Ebuteli fait état d’au moins 75 civils tués lors d’attaques menées principalement dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, et dans certaines zones de l’Ituri.
Le groupe a multiplié les incursions nocturnes dans plusieurs villages, incendiant des habitations, enlevant des civils et détruisant des infrastructures communautaires. Malgré les opérations conjointes menées par les FARDC et l’armée ougandaise dans le cadre de l’opération Shujaa, l’ADF conserve une capacité d’action importante.
Le M23 toujours actif autour de Goma
Le Mouvement du 23-Mars (M23) est le deuxième groupe le plus violent recensé en octobre, avec 31 civils tués. Le rapport indique que les violences ont été concentrées autour des zones stratégiques du territoire de Rutshuru et dans les environs de Goma.
Les affrontements impliquant les FARDC, des groupes armés locaux et les forces du M23 ont forcé des milliers de familles à fuir vers des camps de déplacés déjà surpeuplés. Les tensions demeurent fortes le long des axes routiers menant vers la capitale provinciale du Nord-Kivu.
La CODECO maintient une pression meurtrière en Ituri
En Ituri, la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) a causé la mort d’au moins 18 civils au cours du mois. Ses attaques, concentrées dans les territoires de Djugu et Mahagi, ciblent régulièrement des villages d’agriculteurs et perturbent les activités économiques locales.
Malgré les efforts de dialogue engagés par les autorités provinciales, les factions de la CODECO opèrent de manière fragmentée, rendant difficile tout accord de cessez-le-feu durable.
Des conséquences lourdes pour les populations locales
Ces violences répétées aggravent une situation humanitaire déjà critique. Des centaines de milliers de personnes vivent dans des camps de déplacés, dépendants de l’aide humanitaire, tandis que les acteurs humanitaires dénoncent des conditions d’accès de plus en plus difficiles dans certaines zones.
La communauté internationale appelle depuis plusieurs mois à une intensification des efforts régionaux pour contenir la violence et protéger les civils. Le gouvernement congolais, de son côté, réitère son engagement à restaurer l’autorité de l’État dans les provinces de l’est, même si les progrès restent limités.
