L’ancien ministre congolais Roger Lumbala, poursuivi pour crimes contre l’humanité, pourrait être transféré prochainement à Kinshasa. Selon Jeune Afrique, la République démocratique du Congo a officiellement demandé son extradition aux autorités françaises. Lumbala, détenu depuis 2021 à Paris, ne s’oppose pas à cette procédure.
Un ancien chef rebelle au passé controversé
Roger Lumbala, ancien chef du Rassemblement congolais pour la démocratie–National (RCD-N), est accusé d’avoir participé à des crimes commis entre 2000 et 2003 dans la province de l’Ituri, dans le nord-est du pays. Ces faits remonteraient à la période de la Deuxième guerre du Congo, l’un des conflits les plus meurtriers du continent africain, ayant causé plusieurs millions de morts.
Une demande d’extradition initiée par Kinshasa
Contrairement à certaines informations relayées, ce n’est pas Roger Lumbala qui sollicite son retour en RDC, mais bien le gouvernement congolais qui a initié la demande. Les autorités judiciaires congolaises souhaitent qu’il réponde devant les tribunaux nationaux des accusations de crimes contre l’humanité et d’atteintes aux droits humains.
Procédure judiciaire en France
Arrêté à Paris en janvier 2021, Lumbala avait été mis en examen pour « complicité de crimes contre l’humanité » par le parquet national antiterroriste (PNAT). Son arrestation s’inscrivait dans le cadre d’une enquête ouverte sur la base d’un rapport de l’ONU dénonçant des exactions commises par son mouvement armé. Il clame depuis son innocence et affirme avoir agi dans un contexte de guerre complexe.
Un dossier à portée diplomatique
L’affaire Lumbala intervient dans un contexte où la coopération judiciaire entre Paris et Kinshasa s’intensifie, notamment sur les dossiers liés aux crimes de guerre et à la corruption. Cette extradition, si elle est acceptée, marquerait un tournant dans la volonté des autorités congolaises de juger sur leur sol les auteurs présumés d’exactions commises durant les conflits des années 2000.
