Un opposant qui revendique toujours la victoire
Au Cameroun, la situation politique s’est tendue après la publication d’un document signé par Issa Tchiroma Bakary, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle. Depuis un lieu tenu secret, l’opposant s’y présente comme « Président élu de la République du Cameroun » et nomme l’avocate Alice Nkom comme nouvelle porte-parole de son « gouvernement ».
Un acte perçu comme la formation d’un gouvernement parallèle
Le document, présenté comme un décret, confère à Maître Alice Nkom un mandat pour représenter les positions d’Issa Tchiroma Bakary « dans les échanges institutionnels, médiatiques et diplomatiques ». Cette démarche a immédiatement ravivé les interrogations sur l’existence d’un embryon de gouvernement parallèle, une stratégie déjà observée dans certains contextes post-électoraux en Afrique centrale lorsque la légitimité des résultats est contestée.
Une avocate militante nommée dans un contexte hautement sensible
Connue pour son engagement en faveur des droits humains, notamment pour la défense des minorités, Maître Alice Nkom est une figure respectée mais régulièrement ciblée par les autorités. Sa nomination par un opposant revendiquant le pouvoir donne à ce geste une dimension politique particulièrement sensible, dans un pays où l’expression dissidente est souvent surveillée de près.
Tensions sécuritaires autour du domicile d’Alice Nkom
Selon plusieurs sources concordantes, le domicile de l’avocate aurait été encerclé par les forces de sécurité. Ce dispositif, qui n’a pas été officiellement justifié, traduit l’inquiétude du pouvoir face à l’évolution de la crise politique et à la possibilité d’une amplification de la contestation. Les observateurs redoutent que la situation ne s’envenime si aucune désescalade n’est engagée.
Une crise politique qui s’installe
Depuis la proclamation des résultats, Issa Tchiroma Bakary et son camp n’ont cessé de contester la légitimité du scrutin. En se déclarant « président élu » et en procédant à des nominations, l’opposant franchit une nouvelle étape dans sa contestation. Le pouvoir en place, pour sa part, reste silencieux sur ces derniers développements, mais les signaux sécuritaires laissent entrevoir une inquiétude croissante.
Les risques d’un bras de fer prolongé
Cette montée des tensions intervient dans un contexte déjà marqué par des fragilités politiques et sociales. Un bras de fer prolongé pourrait alimenter davantage l’instabilité, notamment si les arrestations ou les intimidations venaient à se multiplier autour des proches de l’opposant. Les partenaires internationaux suivent la situation avec attention, bien que les réactions officielles restent limitées.
Une issue dépendante de l’espace politique offert au dialogue
La suite de cette crise dépendra largement de la capacité des acteurs politiques camerounais à privilégier la voie du dialogue et à éviter une escalade. Pour l’heure, les signes visibles montrent une polarisation croissante, alimentée par les initiatives d’un opposant qui refuse de reconnaître sa défaite et par la fermeté affichée par les autorités.
