Le tribunal criminel spécial de Libreville a rendu, lundi 10 novembre 2025, son verdict dans l’affaire opposant l’État gabonais à l’ex-première dame Sylvia Bongo Ondimba et à son fils Noureddin Bongo Valentin. Les deux membres de la famille de l’ancien président ont été condamnés, en leur absence, à vingt ans de réclusion criminelle et à une amende de 100 millions de francs CFA chacun.
Selon la décision rendue, Sylvia Bongo a été reconnue coupable de recel et de détournement de fonds publics, de blanchiment de capitaux, d’usurpation de fonds et d’instigation au faux. Son fils, Noureddin, a quant à lui été déclaré coupable de détournement de deniers publics, de concussion, d’usurpation de titres et de fonction, de blanchiment aggravé et d’association de malfaiteurs.
Le tribunal a également ordonné aux deux condamnés de verser solidairement 1 000 milliards de francs CFA à l’État gabonais au titre du « préjudice moral » subi. Les deux prévenus, actuellement en exil à Londres, n’ont pas comparu devant la justice gabonaise.
Ce jugement intervient dans un contexte de tensions politiques persistantes au Gabon, depuis le coup d’État militaire du 30 août 2023 qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, époux et père des condamnés. L’affaire Bongo symbolise la volonté affichée des nouvelles autorités de Romuald Oligui Nguema de lutter contre la corruption et les détournements de fonds publics ayant marqué les décennies de gouvernance passée.
Du côté de la défense, les avocats de la famille Bongo ont dénoncé un procès politique, estimant que leurs clients n’avaient pas bénéficié d’un procès équitable. Aucune réaction officielle des autorités gabonaises n’a encore été publiée à ce sujet.
