Rebondissement inattendu dans le paysage politique guinéen. Le commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba Diakité, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. L’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, figure controversée de la junte de 2008, est pourtant actuellement incarcéré à la Maison Centrale de Conakry, où il purge une peine de dix ans pour crimes contre l’humanité liés au massacre du 28 septembre 2009.
Cette annonce a surpris l’opinion publique et la classe politique. Condamné en février 2024, Toumba Diakité a toujours revendiqué son innocence, affirmant avoir agi pour « protéger le peuple guinéen » lors des événements tragiques du stade de Conakry. Malgré son emprisonnement, son équipe juridique assure qu’il reste éligible, la législation guinéenne n’interdisant pas à un détenu de briguer la magistrature suprême tant qu’il n’a pas été privé de ses droits civiques.
Ce geste relance un débat sensible sur l’exercice des droits politiques en détention et la portée réelle de la démocratie en Guinée. Plusieurs juristes estiment que cette candidature pourrait tester les limites du cadre constitutionnel, tandis que d’autres y voient une manœuvre politique destinée à peser sur la campagne à venir.
Le contexte politique guinéen reste tendu, marqué par les appels à une transition démocratique apaisée et par la préparation des principaux partis à un scrutin déterminant pour l’avenir du pays. L’initiative de Toumba Diakité risque d’accentuer les divisions, mais elle témoigne aussi d’une volonté de plusieurs acteurs de remettre en cause les équilibres établis depuis la chute du régime de Dadis Camara.
