Un scientifique majeur dans l’histoire de la biologie moléculaire
James Watson, mort en 2025 à l’âge de 97 ans, restera comme l’un des artisans d’une révolution scientifique. Ses travaux, menés avec Francis Crick et Maurice Wilkins au début des années 1950, ont permis d’élucider la structure en double hélice de l’ADN, étape déterminante dans la compréhension du transfert de l’information génétique. Cette découverte a ouvert la voie à des avancées majeures en génétique, en médecine et en biotechnologies.
Le prestige du prix Nobel
Le comité Nobel leur a attribué en 1962 le prix de physiologie ou médecine, consacrant l’une des plus grandes découvertes du XXᵉ siècle. Watson s’est rapidement imposé comme une figure centrale dans les sciences de la vie, dirigeant ensuite le Cold Spring Harbor Laboratory et contribuant à la dynamique ayant mené au séquençage du génome humain.
Un basculement provoqué par des propos infondés
Mais à partir des années 2000, la réputation de Watson a été profondément entachée par plusieurs déclarations polémiques. Il a affirmé à plusieurs reprises, sans aucun fondement scientifique, que les personnes noires seraient « moins intelligentes » que les personnes blanches. Ces propos, immédiatement rejetés par la communauté scientifique, s’opposent frontalement à l’état des connaissances en génétique, qui montre que les différences d’intelligence ne peuvent être corrélées à l’origine ethnique et ne reposent sur aucune base biologique.
Les institutions auxquelles il était associé ont rapidement pris leurs distances. Le Cold Spring Harbor Laboratory l’a suspendu puis démis de ses fonctions honorifiques, dénonçant des affirmations « dangereuses, irresponsables et scientifiquement fausses ».
Une communauté scientifique unanime face au racisme pseudo-scientifique
Les généticiens et biologistes ont rappelé que les variations génétiques humaines ne suivent pas les catégories raciales et que l’intelligence résulte d’un ensemble complexe de facteurs environnementaux, sociaux et biologiques. L’épisode Watson a nourri un débat plus large sur les risques de dérives idéologiques dans les sciences et sur la responsabilité éthique des chercheurs de renom.
Un héritage scientifique éclaté
Si la contribution de Watson à la biologie demeure incontestable, sa trajectoire illustre la fragilité du prestige scientifique lorsqu’il est mis au service d’affirmations infondées. Son œuvre reste à la fois célébrée pour son apport à la compréhension du vivant et marquée par une profonde controverse qui a durablement affecté son image dans la communauté internationale.
