La France a choisi de ne pas condamner ouvertement le régime militaire actuellement au pouvoir à Madagascar et affiche désormais sa volonté de renforcer la coopération avec les autorités de transition. Cette position marque un infléchissement diplomatique notable de Paris vis-à-vis de la Grande Île, quelques semaines après l’installation d’un nouveau pouvoir issu d’une prise de contrôle militaire.
Ce rapprochement s’est matérialisé par un premier échange officiel entre le président français Emmanuel Macron et Michael Randrianirina, récemment investi président de la transition. Lors de cet entretien téléphonique, Paris a proposé un appui politique, institutionnel et technique afin d’accompagner le processus de transition, selon des sources diplomatiques concordantes.
La position française tranche avec celle adoptée dans d’autres contextes de changements anticonstitutionnels sur le continent africain. À Madagascar, les autorités françaises justifient leur approche par la nécessité de préserver la stabilité régionale dans l’océan Indien et de maintenir un dialogue avec un partenaire stratégique, notamment sur les enjeux sécuritaires, économiques et maritimes.
Ancienne colonie française, Madagascar entretient des relations historiques étroites avec Paris. La coopération bilatérale concerne plusieurs secteurs clés, dont l’éducation, la défense, la lutte contre l’insécurité maritime et le développement économique. La France demeure également l’un des principaux partenaires commerciaux et bailleurs du pays, aux côtés de l’Union européenne et des institutions financières internationales.
Ce choix diplomatique suscite toutefois des interrogations parmi certains observateurs et acteurs de la société civile malgache, qui appellent à des garanties claires en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel. De son côté, Paris affirme soutenir une transition encadrée, inclusive et orientée vers l’organisation d’élections crédibles dans des délais raisonnables, sans rupture brutale des relations bilatérales.
