Une transition sous pression populaire
À Madagascar, le nouveau président de la transition, Michaël Randrianirina, multiplie les annonces pour répondre aux attentes des manifestants dont la mobilisation a largement pesé dans le départ d’Andry Rajoelina. L’exécutif affirme vouloir rompre avec les pratiques dénoncées ces dernières années et rétablir une gouvernance jugée plus transparente.
Un audit général de l’État présenté comme un tournant
Parmi les premières mesures dévoilées, un audit général des institutions et entreprises publiques a été lancé. Cette opération vise à examiner la gestion financière, les procédures administratives et les contrats passés sous l’ancienne présidence. Les autorités de transition assurent que l’objectif est d’identifier les irrégularités et de renforcer les mécanismes de contrôle dans la fonction publique.
Des poursuites contre d’anciens proches du pouvoir
Plusieurs anciens magnats accusés d’enrichissement illicite ou de détournements présumés font désormais l’objet d’enquêtes. Le gouvernement de transition affirme vouloir laisser la justice travailler « sans entraves », une promesse qui vise à répondre aux critiques sur l’impunité supposée d’acteurs influents ayant bénéficié de liens étroits avec l’ancien régime.
Une stratégie pour regagner la confiance et stabiliser le pays
Ces décisions interviennent dans un contexte de forte défiance envers la classe politique. La transition cherche à envoyer un signal fort à l’opinion publique, mais aussi à la communauté internationale, en montrant sa volonté de réformer l’appareil d’État et de lutter contre la corruption systémique.
Des défis institutionnels encore fragiles
Malgré ces annonces, de nombreux observateurs s’interrogent sur la capacité réelle des autorités à mener ces réformes dans la durée. Les tensions politiques, la fragilité de l’administration et les intérêts économiques en jeu compliquent la mise en œuvre de changements profonds. Les manifestants, de leur côté, continuent de réclamer davantage de garanties sur la transparence du processus et sur la préparation d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Une transition scrutée de près
Le succès de cette phase politique dépendra en grande partie de la crédibilité des audits, de l’indépendance des enquêtes et de la gestion des attentes populaires. Dans un pays habitué aux crises institutionnelles, la capacité du président de la transition à maintenir l’équilibre entre réformes et stabilité sera déterminante pour la suite.
