Une hémorragie silencieuse dans le secteur éducatif
En Ituri, la situation scolaire connaît une nouvelle dégradation : plus de 500 enseignants ont quitté leurs écoles pour se reconvertir dans l’exploitation artisanale de l’or ou du cacao, rapporte Radio Okapi. Ce phénomène, déjà perceptible ces dernières années, atteint désormais une ampleur critique.
L’attrait économique des mines et des plantations
Les salaires faibles et irréguliers dans l’enseignement poussent de nombreux éducateurs vers des activités beaucoup plus lucratives. Dans plusieurs territoires, un enseignant peut gagner en un jour dans une carrière minière ce qu’il perçoit en un mois dans une école publique. Les plantations de cacao, de leur côté, offrent une source de revenus plus stable dans une région où l’économie rurale repose largement sur l’agriculture.
Des écoles affaiblies et des élèves abandonnés
Le départ massif de ces enseignants plonge des centaines d’écoles dans une situation d’abandon partiel. Certaines classes fonctionnent sans titulaire, d’autres sont fusionnées par manque de personnel, entraînant une surcharge et une baisse générale de la qualité de l’enseignement. Dans des zones reculées, certains établissements ont même dû fermer temporairement faute d’encadrement suffisant.
Une crise structurelle exacerbée
La province de l’Ituri fait déjà face à l’insécurité, aux déplacements massifs de population et à la pauvreté. Le départ des enseignants vient s’ajouter à ces difficultés en compromettant davantage l’accès à l’éducation. Les syndicats mettent en cause l’absence de mécanismes solides de motivation, le non-paiement de milliers de nouvelles unités et des conditions de travail jugées “indignes”.
Appels aux autorités et à une réponse urgente
Les acteurs éducatifs demandent au gouvernement central et provincial de réagir rapidement. Ils plaident pour une régularisation salariale, une prise en charge effective des enseignants non mécanisés et un renforcement des contrôles afin d’éviter l’effondrement de tout le système scolaire rural. Pour beaucoup, la fuite vers les mines n’est pas un choix, mais un symptôme d’un système en détresse.
