Après plusieurs semaines de tensions sécuritaires, Washington a annoncé la suspension de la délivrance de visas aux détenteurs de passeports afghans. La décision, rendue publique par le secrétaire d’État Marco Rubio, marque un tournant brusque dans la politique américaine envers l’Afghanistan. Selon lui, cette mesure concerne « toutes les personnes voyageant avec un passeport afghan », sans exception.
Un durcissement soudain de la politique américaine
L’annonce intervient dans un contexte d’inquiétudes croissantes liées aux mouvements transfrontaliers et aux risques sécuritaires présumés. Washington n’a pas détaillé les incidents précis ayant motivé cette suspension, mais la déclaration de Marco Rubio laisse entendre une volonté de resserrer les contrôles migratoires. Cette décision affecte aussi bien les demandes en cours que les nouvelles requêtes formulées par les Afghans cherchant à se rendre aux États-Unis.
Une mesure au large impact humanitaire
Pour de nombreux Afghans en attente de réinstallation ou disposant de familles aux États-Unis, cette suspension représente un nouveau blocage majeur. Depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021, beaucoup tentent d’obtenir un visa humanitaire ou un programme spécial d’immigration. Les ONG évoquent déjà un risque d’aggravation de la situation humanitaire, notamment pour les personnes ciblées pour leur collaboration passée avec les forces étrangères.
Pressions politiques et contexte sécuritaire
La décision pourrait également s’inscrire dans le climat politique intérieur américain, où les questions migratoires occupent une place centrale. Le Département d’État a assuré qu’il « continuera d’évaluer la situation », laissant ouverte la possibilité d’un réajustement, mais sans donner d’échéancier. Les relations entre Washington et Kaboul, déjà fragilisées, pourraient connaître de nouvelles tensions à la suite de cette mesure.
Un signal fort envoyé à la communauté internationale
En suspendant totalement l’accès aux visas pour les détenteurs de passeports afghans, les États-Unis adressent un message clair sur leurs priorités sécuritaires. Plusieurs observateurs estiment que cette politique risque de créer un précédent et d’influencer d’autres pays alliés. Les Nations unies n’ont pas encore réagi officiellement, mais des discussions pourraient émerger quant aux conséquences pour les réfugiés afghans déjà en situation d’urgence.
