Washington révoque le visa de Naledi Pandor
Les relations diplomatiques entre l’Afrique du Sud et les États-Unis connaissent un nouveau point de crispation après la révocation du visa de Naledi Pandor, ancienne ministre sud-africaine des Relations internationales et actuelle présidente de la Fondation Nelson Mandela. La décision américaine intervient alors que Mme Pandor reste une figure clé dans l’action judiciaire intentée par Pretoria contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
Naledi Pandor s’était fortement impliquée, en 2023 et 2024, dans la procédure par laquelle l’Afrique du Sud accuse Israël de gén0cide dans la bande de Gaza. Cette initiative, soutenue par le gouvernement sud-africain, avait suscité un vif rejet de la part de l’administration du président américain Donald Trump, qui s’était opposée à toute qualification pénale internationale visant Israël.
Selon plusieurs sources diplomatiques en Afrique du Sud, la révocation du visa serait directement liée au rôle de Mme Pandor dans ce dossier sensible. Washington n’a pas fourni de justification publique détaillée, mais la mesure alimente les spéculations sur une volonté américaine de freiner l’activisme diplomatique sud-africain sur la scène internationale.
À Pretoria, la décision a provoqué un vif émoi. Pour de nombreux observateurs, elle s’inscrit dans un climat de tensions grandissantes entre les deux pays, marqué par des divergences profondes sur les questions de droits humains, de politique moyen-orientale et de positionnement géopolitique. Le gouvernement sud-africain n’a pas encore annoncé de mesure de réciprocité, mais plusieurs responsables dénoncent déjà une atteinte à la liberté diplomatique.
Naledi Pandor, désormais à la tête de la Fondation Nelson Mandela, continue de défendre une ligne politique axée sur le multilatéralisme, le droit international et la protection des populations civiles en temps de conflit. Sa révocation de visa pourrait compliquer ses déplacements et activités internationales, tout en renforçant son statut de figure emblématique d’une diplomatie sud-africaine indépendante.
Cette affaire met en lumière la sensibilité et les ramifications globales de la procédure sud-africaine devant la CIJ, ainsi que les répercussions diplomatiques pour les acteurs qui y jouent un rôle majeur.
