Une opération antidrogue d’une ampleur inédite au Brésil a viré au drame. Selon les autorités locales, 132 personnes ont été tuées lors d’une série de raids menés ces derniers jours dans plusieurs favelas de Rio de Janeiro, São Paulo et Bahia. Officiellement, les forces de l’ordre affirment avoir visé des groupes liés au trafic de drogue et d’armes.
Le ministère de la Justice brésilien a décrit cette action comme « une réponse ferme contre le crime organisé ». Plus de 1 200 agents, appuyés par des hélicoptères et des véhicules blindés, ont participé à l’opération, qui a conduit à la saisie d’armes automatiques, de munitions et de plusieurs kilos de cocaïne.
Mais le bilan humain suscite un tollé. Des ONG et des associations de défense des droits humains dénoncent une « politique de la terre brûlée » et pointent des exécutions extrajudiciaires. La Commission brésilienne des droits de l’homme a exigé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les circonstances des décès.
Les opérations policières meurtrières ne sont pas rares au Brésil, notamment dans les favelas de Rio, où vivent des millions de personnes. En 2023 déjà, une intervention similaire avait fait plus de 40 morts. Les observateurs appellent désormais à une réforme profonde des méthodes policières, alors que la violence continue d’alimenter un cercle vicieux entre narcotrafic, pauvreté et répression.
