Hannibal Kadhafi, fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a retrouvé la liberté ce lundi 10 novembre 2025, après près de dix années de détention au Liban. Arrêté en 2015 à Beyrouth, il était soupçonné de « recel d’information » dans l’affaire de la disparition de l’imam chiite Moussa Sadr, survenue en 1978 en Libye.
L’homme de 49 ans n’a jamais été jugé durant sa longue détention. Selon plusieurs médias libanais, sa libération est intervenue à la suite d’intenses négociations diplomatiques entre Tripoli et Beyrouth, sous la médiation de plusieurs pays arabes. Les conditions exactes de sa remise en liberté n’ont toutefois pas été rendues publiques.
Hannibal Kadhafi avait déjà défrayé la chronique avant la chute du régime de son père. Dans les années 2000, il avait été impliqué dans plusieurs affaires judiciaires en France et en Suisse, notamment pour violences conjugales et comportements violents. Après la révolution libyenne de 2011, il s’était réfugié en Syrie, avant d’être arrêté au Liban où il rejoignait son épouse, la mannequin libanaise Aline Skaf.
Sa détention prolongée avait été dénoncée par plusieurs organisations de défense des droits humains, qui estimaient qu’il était retenu à titre politique. Tripoli réclamait depuis des années son extradition, affirmant qu’il devait purger sa peine en Libye.
Cette libération intervient dans un contexte régional complexe, alors que la Libye reste divisée entre factions rivales et que les relations entre Beyrouth et Tripoli connaissent une lente normalisation. Pour de nombreux observateurs, le cas d’Hannibal Kadhafi illustre les zones grises du système judiciaire libanais et les tensions persistantes autour du dossier Moussa Sadr, toujours non élucidé.
