La présidente du Conseil italien a exprimé des réserves sur le projet de la Commission européenne de conclure avant la fin de l’année l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Cette prise de position intervient alors qu’Ursula von der Leyen pousse pour finaliser un texte négocié de longue date avec le bloc sud-américain, qui regroupe le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay.
À Rome, les inquiétudes portent principalement sur l’impact potentiel de l’accord sur l’agriculture et certaines filières industrielles italiennes. Le gouvernement craint une concurrence accrue de produits sud-américains, notamment dans les secteurs de la viande et des céréales, ainsi que des garanties jugées insuffisantes en matière de normes environnementales et sanitaires. Ces réserves rejoignent celles déjà exprimées par d’autres États membres, dont la France et l’Autriche.
La position italienne est considérée comme déterminante dans le processus décisionnel européen. Pour entrer en vigueur, l’accord UE-Mercosur nécessite en effet l’approbation d’une majorité qualifiée des États membres, voire des ratifications nationales selon sa forme juridique finale. Un refus ou une abstention de l’Italie pourrait compliquer la stratégie de la Commission et retarder davantage un dossier ouvert depuis plus de vingt ans.
Du côté de Bruxelles, l’exécutif européen défend un accord présenté comme stratégique, tant sur le plan économique que géopolitique. La Commission met en avant l’accès élargi des entreprises européennes à un marché de plus de 260 millions de consommateurs, ainsi que la volonté d’ancrer les relations avec l’Amérique du Sud dans un contexte de recomposition des échanges mondiaux.
Les pays du Mercosur, de leur côté, attendent un signal clair de l’Union européenne. Plusieurs capitales sud-américaines ont rappelé que le texte avait déjà fait l’objet de concessions importantes et que de nouveaux reports pourraient fragiliser la crédibilité européenne comme partenaire commercial. Les discussions se poursuivent donc dans un climat d’incertitude, alors que l’échéance de fin d’année approche.
