Depuis le lancement de l’opération « Zéro bébé noir » au début d’octobre, les forces de sécurité du Congo-Brazzaville multiplient les interventions contre les groupes de jeunes délinquants surnommés bébés noirs. Ces bandes, accusées de violences urbaines et de vols à répétition, font désormais face à une traque sans relâche.
Sous la supervision directe du président Denis Sassou N’Guesso, cette campagne est coordonnée par la Direction générale de la sécurité présidentielle (DGSP) et la Garde républicaine. Leur mission est claire : restaurer l’ordre public et mettre fin à l’influence croissante de ces gangs dans plusieurs quartiers de Brazzaville, Pointe-Noire et Nkayi.
Cependant, alors que la pression policière s’accentue, plusieurs membres de ces groupes auraient traversé le fleuve Congo pour se réfugier à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. D’après des habitants de la capitale congolaise, quelques-uns de ces fugitifs ont déjà été repérés dans certains quartiers. À Ngaliema, par exemple, un jeune suspecté d’appartenir aux “bébés noirs” a été arrêté le 29 octobre avant d’être relâché, faute de preuves suffisantes.
Cette possible infiltration inquiète les Kinois. Des voix s’élèvent pour exhorter les autorités de la RDC à prendre des mesures préventives afin d’éviter que ces gangs violents ne s’installent dans les quartiers populaires de la capitale. Les “bébés noirs” sont tristement connus pour leurs attaques à la machette, leurs braquages nocturnes et leur emprise sur certaines zones urbaines au Congo-Brazzaville.
Pour sa part, le président Sassou N’Guesso a réaffirmé sa détermination à poursuivre l’opération jusqu’à la disparition complète de ces groupes. Lors d’une récente réunion, il a déclaré :
« L’État doit reprendre le contrôle total de ses villes. La sécurité de nos concitoyens n’est pas négociable. »
Cette déclaration illustre la volonté du pouvoir de rétablir la sécurité, même si certains observateurs estiment que la répression seule ne suffira pas sans une stratégie d’insertion sociale pour les jeunes marginalisés.
Mais la question reste entière : faut-il privilégier la fermeté ou la réinsertion pour mettre fin durablement à ce phénomène ?
Affaire à suivre…
Henry Fiti
