Des retours massifs qui mettent le pays sous pression
Les Nations unies tirent la sonnette d’alarme : l’Afghanistan souffre d’un « manque de capacité » pour accueillir les Afghans renvoyés d’Europe. Un haut fonctionnaire de l’ONU cité par Euronews estime que le pays « peine déjà » à absorber les retours, alors que plusieurs États membres de l’Union européenne envisagent d’expulser les demandeurs d’asile déboutés.
Une situation précaire sur le terrain
D’après un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), près de 4,5 millions d’Afghans sont rentrés dans leur pays depuis l’étranger ces deux dernières années. Mais plusieurs obstacles compliquent leur réintégration : pauvreté généralisée, accès restreint à l’aide internationale, séismes récents et restrictions sévères des droits humains imposées par le régime taliban, notamment pour les femmes et les filles.
Une aide internationale insuffisante et mal répartie
La réalité sur le terrain contraste fortement avec l’ambition européenne de rapatriement. Selon Kanni Wignaraja, directrice régionale du PNUD pour l’Asie et le Pacifique, « 76 % » des communautés accueillant des rapatriés affirment ne pas avoir vu d’aide internationale, ce qui entrave la capacité à soutenir durablement ces retours.
Les retours de plus en plus rapides, au risque de déséquilibre
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dénonce des décisions difficiles à prendre, car l’aide étrangère diminue alors que les retours augmentent. Parallèlement, d’autres agences de l’ONU parlent déjà d’un « vrai défi » à venir pour la réinstallation durable des Afghans revenus, qui ont souvent perdu leurs maisons et leurs moyens de subsistance.
