Une nouvelle attaque meurtrière dans le territoire de Kwamouth
En République démocratique du Congo, la province du Maï-Ndombe a été le théâtre d’une nouvelle flambée de violences. Dans la nuit du 22 au 23 novembre, la milice Mobondo a attaqué le village de Nkana, situé à la frontière de Maluku, dans le nord-est de Kinshasa. Au moins 20 personnes ont été tuées, dont 13 civils selon les premières informations recueillies auprès des autorités locales et des acteurs humanitaires.
L’attaque s’inscrit dans une série d’incursions menées ces dernières semaines dans cette zone rurale, qui reste difficile d’accès pour les forces de sécurité. Les assaillants ont ensuite été signalés dans plusieurs localités voisines, faisant craindre une extension rapide de la violence.
Une milice née du conflit entre Teke et Yaka
La milice Mobondo, apparue en 2022, est issue du conflit communautaire opposant les Teke et les Yaka autour de différends fonciers et de redevances coutumières. Ce conflit, d’abord localisé dans le territoire de Kwamouth, s’est rapidement étendu, entraînant des cycles d’attaques, de représailles et de déplacements massifs de population.
Malgré les opérations militaires ponctuelles menées par les FARDC et les initiatives de médiation, la milice Mobondo continue de circuler dans la région, s’en prenant aux civils et aux installations administratives. Les attaques récurrentes témoignent d’une faible présence de l’État dans certaines zones enclavées.
Des populations en fuite vers Kinshasa et le Congo-Brazzaville
Les violences du week-end ont provoqué de nouveaux déplacements. Des habitants ont fui vers les localités voisines, tandis que d’autres ont traversé le fleuve Congo pour se réfugier au Congo-Brazzaville. Les autorités administratives locales rapportent un afflux de familles démunies, souvent sans vivres ni abris.
Des organisations locales alertent sur une aggravation rapide de la situation humanitaire, avec la multiplication des foyers d’insécurité et un accès limité pour les services de secours. Les déplacements et l’instabilité menacent également l’approvisionnement de Kinshasa en produits agricoles en provenance du Maï-Ndombe.
Une situation sécuritaire toujours fragile
Cette nouvelle attaque confirme la persistance de tensions dans le Maï-Ndombe, malgré les engagements du gouvernement à renforcer la sécurité dans le territoire de Kwamouth. Des discussions avaient été relancées avec les leaders communautaires pour tenter d’apaiser les relations entre Teke et Yaka, mais les violences montrent que le processus de réconciliation reste fragile.
Les autorités devraient déployer des renforts pour sécuriser les villages touchés, tandis que les organisations internationales appellent à la protection des civils et à une réponse humanitaire coordonnée.
