Une reprise des combats qui fragilise les efforts diplomatiques
Dans l’est de la République démocratique du Congo, les affrontements n’ont pas cessé entre les Forces armées de la RDC et les rebelles de l’AFC/M23, en dépit de la signature récente d’un accord-cadre censé ouvrir la voie à une désescalade. Les hostilités, signalées dans plusieurs localités du Nord-Kivu, remettent en cause un processus de paix déjà fragilisé par des mois de tensions et de négociations avortées.
Une situation jugée « frustrante » par Kinshasa
Depuis Luanda, où se tient le sommet Afrique–Europe, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a fait part de sa « frustration » face à la poursuite des attaques. Elle a dénoncé le non-respect des engagements pris par les groupes armés et estimé que les partenaires internationaux de la RDC devaient adopter une position plus ferme pour garantir l’application effective des accords conclus à Doha et Washington.
Kinshasa presse l’Union européenne d’agir
La cheffe de la diplomatie congolaise a appelé l’Union européenne à imposer des sanctions contre le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir le mouvement rebelle. Selon elle, seule une pression internationale accrue pourrait contraindre Kigali à infléchir sa position et à contribuer durablement à la stabilité régionale. Le Rwanda rejette systématiquement ces accusations, malgré plusieurs rapports onusiens évoquant des soutiens logistiques et militaires au M23.
Un conflit aux répercussions humanitaires massives
La poursuite des affrontements accentue la crise humanitaire dans le Nord-Kivu, où des centaines de milliers de déplacés vivent dans une extrême précarité. Les organisations humanitaires alertent sur l’aggravation de la situation, notamment autour de Goma, où les combats compliquent l’acheminement de l’aide et menacent de saturer davantage les camps existants.
Une médiation internationale sous pression
Les médiateurs américains et qataris, déjà sollicités pour garantir la mise en œuvre de l’accord-cadre, sont désormais appelés à intervenir de manière plus vigoureuse. Pour Kinshasa, seule une implication coordonnée des partenaires régionaux et internationaux pourra empêcher une nouvelle escalade militaire et relancer un dialogue crédible entre les parties.
Des perspectives incertaines
Alors que les dirigeants africains et européens réunis à Luanda évoquent la nécessité de renforcer leur coopération, le dossier congolais demeure l’un des plus sensibles du continent. Sans avancée concrète sur la cessation des hostilités, les efforts diplomatiques risquent de s’enliser une nouvelle fois, laissant l’est de la RDC dans une instabilité persistante.
