Le ciel américain a retrouvé un bruit qu’il n’avait plus entendu depuis plus de vingt ans, ou presque. Ce week-end, la NASA et Lockheed Martin ont annoncé le premier vol réussi du X-59, un avion expérimental capable de franchir le mur du son sans produire le « bang » supersonique qui avait condamné le Concorde à l’interdiction de survoler les zones habitées.
L’appareil, développé dans le cadre du programme Quesst (Quiet SuperSonic Technology), vise à démontrer qu’un avion supersonique peut voler à plus de 1 500 km/h tout en réduisant le bruit perçu au sol à un simple « claquement de portière de voiture ». Selon la NASA, le X-59 a atteint une altitude de 16 000 pieds lors de ce premier vol, depuis la base d’Edwards en Californie.
Ce projet, lancé il y a près de dix ans, est l’aboutissement d’une collaboration entre ingénieurs de Lockheed Martin et chercheurs de la NASA. L’avion mesure 30 mètres de long, avec un nez fuselé de 10 mètres destiné à disperser les ondes de choc. Les données collectées lors des futurs essais seront transmises à la Federal Aviation Administration (FAA) et à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), dans l’objectif de redéfinir les règles du vol supersonique civil.
Pour la NASA, l’enjeu est de taille : ouvrir la voie à une nouvelle génération d’avions de transport rapide, capables de relier New York à Londres en un peu plus de trois heures, sans déranger les populations au sol. Plusieurs compagnies, dont Boom Supersonic, suivent de près les avancées du X-59 pour concevoir leurs propres appareils commerciaux.
La prochaine étape consistera à effectuer une série de vols tests au-dessus de zones habitées aux États-Unis pour mesurer la perception sonore réelle du public. Si les résultats confirment les attentes, le rêve d’un transport supersonique civil « silencieux » pourrait redevenir réalité dans la prochaine décennie.
Sources : NASA, Lockheed Martin, BBC News.
