Reprise progressive des opérations américaines à Bamako
Les États-Unis ont annoncé, jeudi, la réouverture de leurs services diplomatiques et consulaires au Mali, une semaine seulement après leur fermeture temporaire. Cette décision marque un réajustement prudent de la part de Washington, qui avait suspendu ses activités en raison de risques sécuritaires jugés élevés dans la capitale malienne.
Une fermeture motivée par des craintes sécuritaires accrues
Fin octobre, l’ambassade américaine à Bamako avait lancé un appel pressant à ses ressortissants, les exhortant à « quitter immédiatement » le pays. Elle évoquait une combinaison de facteurs préoccupants : pénurie aiguë de carburant, fermeture d’écoles et d’universités, ainsi que la persistance du conflit opposant les autorités maliennes à divers groupes terroristes. Ces éléments, selon les diplomates américains, contribuaient à accroître l’imprévisibilité de la situation sécuritaire dans la capitale.
Bamako rejette les inquiétudes américaines
Le gouvernement malien a rapidement réagi à ces alertes, minimisant les risques d’une éventuelle prise de Bamako à la suite d’un blocus terroriste du carburant. Pour les autorités, les déclarations américaines relèveraient d’une interprétation exagérée, voire d’une mauvaise lecture de la réalité sur le terrain. Bamako affirme que les institutions fonctionnent, que les forces de défense maintiennent la maîtrise sécuritaire et que les appels internationaux à une mobilisation urgente ne reflètent pas fidèlement la situation.
Un contexte régional toujours instable
La réouverture des services consulaires américains s’inscrit dans un environnement où le Mali continue de faire face à une insécurité diffuse, alimentée par la présence de groupes armés dans le nord et le centre du pays. Les pénuries de carburant et les perturbations dans les services sociaux accentuent également les tensions quotidiennes. Malgré cela, Washington semble opter pour un retour progressivement calibré de ses équipes diplomatiques.
Une relation bilatérale marquée par la prudence
Les relations entre les États-Unis et le Mali restent empreintes de prudence depuis la prise de pouvoir militaire en 2020 et la dégradation du climat sécuritaire. Si la réouverture de l’ambassade témoigne d’une volonté de maintenir un dialogue minimal avec Bamako, elle reflète aussi l’intention de Washington de suivre de près l’évolution de la situation. Les autorités maliennes, de leur côté, tentent d’affirmer leur souveraineté tout en rassurant leurs partenaires internationaux quant à leur capacité de stabilisation.
